Jean-Claude Zumwald
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Les crédences d’Emmaüs

Pages 40-41

La saisissante vie quotidienne, sous l’Occupation, d’une jeune femme claustrée volontaire, c’est bien ce que j’ai été en mesure de circonscrire après une lecture attentive du journal de ZB. Ce n’est pas celui d’Anne Frank. Pourtant il y a entre ces deux narrations bouleversantes, certes des différences notables, mais aussi des points communs qui n’étonnent pas trop vu l’âge quasi identique des deux adolescentes au moment de la rédaction de chacun des récits. Les tragédies, les persécutions, qui caractérisent la grande histoire du siècle sont présentes, la plupart insinuées ou pressenties.

Je l’avais déjà relevé, chaque mention dans le journal est titrée de la date de sa rédaction, écrite en chiffres ; la première : « 20.07.42. ». L’été 42 … la cruauté et la toute-puissance nazies subies là où la Wehrmacht conquérante s’est avancée, le début de la bataille de Stalingrad, la rafle du Vel’d’Hiv (les 16 et 17 juillet) … Le journal est généralement alimenté une fois par semaine, parfois deux. La longueur des rubriques – chaque fois scrupuleusement signées ZB – est comprise entre un quart de page et une page. Ces pages sont écrites recto-verso. Le papier étant de bonne qualité, la lecture n’est pas altérée. Le tout est harmonieux mais d’un abord difficile étant donné, cela se confirme, la similitude du tracé de certaines lettres qui entraîne des confusions. Si plus de sept jours s’écoulent entre deux écrits, le deuxième explique généralement les raisons du silence : grippe, maux de tête, fatigue, découragement, sentiment d’inutilité ou de vanité du récit sont les plus courantes. Le texte est simple, mais d’une belle qualité stylistique. Jamais simpliste, je l’avais constaté aussi chez Léon, il y a une semaine.

J’ai retranscrit des extraits parmi les plus significatifs. Pas loin d’une trentaine de mentions reproduites ci-dessous, sur la double centaine qui constitue l’ensemble, lequel est composé de cinquante feuilles ; cent pages donc si l’on compte les deux côtés de chaque feuille, noircis de l’élégante écriture – bleuis plutôt vu l’usage du crayon à l’aniline. Au début, les destinataires sont la famille de la jeune femme. Avec le temps, ce peut être aussi à d’hypothétiques et indéterminés futurs lecteurs qu’elle s’adresse. « Élégante écriture » : de celles qui donnent envie à son scrutateur d’en entreprendre la lecture bien qu’il doive s’accoutumer à la forme très personnelle de la calligraphie.

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